par Manon Ricou le
Claude François, c’est une carrière fulgurante de 16 ans. Véritable showman, un drame terrible interrompt son ascension le 11 mars 1978. Malgré sa disparition, ses tubes les plus connus traversent les âges et résonnent encore aujourd’hui sur fond de nostalgie. Mais qui est-il réellement ? Que cache ce phénomène de la scène ?
Un succès maîtrisé
La veille de son tragique décès, Claude François enregistre “Le mal aimé” en Suisse pour la BBC, mais ce jour-là quelque chose semble le préoccuper. Il ne sourit pas, ses yeux ne pétillent pas et il a bien du mal à cacher son mal-être. Cela fait quelques jours qu’il rêve de la mort. Angoissé et mal à l’aise dans ce pays où habite le diable selon sa famille, il quitte la Suisse précipitamment pour rentrer en France, sans penser une seconde qu’il se dirige tout droit vers sa mort. Le lendemain à Paris, Claude François s’électrocute dans la salle de bains de son appartement. Il meurt à 39 ans, rattrapé par ses démons.
C’est au milieu des années 60 que Claude François impose son style unique. Sur la chanson “J’attendrai”, il décide d’embaucher ses premières Claudettes et c’est un carton complet. Avec cette idée, il espère attirer non plus que des femmes, mais également des hommes. En fin stratège, Claude François électrise son public en interprétant son répertoire avec un tempo beaucoup plus rapide. Il a l’obsession d’atteindre le sommet et c’est sa rigueur et son côté maniaque qui lui permettront de l’atteindre. Il est prêt à tout pour dépasser ses rivaux, jusqu’à même perdre ses proches.
Suite à sa rupture avec France Gall, il sort le titre “Comme d’habitude” qui deviendra un tube planétaire. Cette chanson dévoile une facette sensible, jusque-là méconnue, marquée par des blessures qui remontent à l’enfance. De la vie de bourgeois en Egypte, il est passé à une misère en vivant comme un réfugié à Monaco. Il fait tout pour s’en sortir, mais le succès peine à venir. Une rupture va pourtant agir sur lui comme un électrochoc et donner “Belles ! Belles ! Belles” qui le fait rentrer dans la cour des grands. Le tourbillon commence.
Des secrets bien gardés
Avec sa nouvelle fortune, il offre à sa famille un havre de paix dans lequel il recrée un cocon familial, comme il l’avait en Egypte. Derrière ce bonheur de façade, Claude François cache un terrible secret pendant 6 longues années. Il s’agit de Marc, son deuxième fils, né un an après Claude junior. La raison de ce silence est tout autant déroutante, car Claude François avait peur de passer pour un père rangé auprès de ses fans s’il avouait avoir deux enfants. Mais en 1978, les ventes de ses disques ralentissent et il trouve l’idée de dévoiler l’existence de Marc pour relancer la machine.
Ce n’est pas la première fois que Claude François manipule les médias pour faire parler de lui et rester sur le devant de la scène. Il a par exemple simulé un malaise lors d’un concert à Marseille pour se donner une image de héros de tragédie. Toujours entouré de ses fans, Claude François ne cache pas son attirance pour les jeunes filles blondes aux yeux clairs, parfois mineures. Il crée même un magazine où il publie des photos de très jeunes filles dénudées, qui va faire polémique. Alors pour étouffer l’affaire, il fait appel à Anémone Giscard d’Estaing, la femme du président.
Si Claude François est adulé par ses fans, il n’en reste pas moins mal aimé. Les médias se moquent de lui et le rabaissent au rang de chanteur blond à paillettes qui chante des mièvreries. Pour faire taire les moqueurs, il demande au parolier le plus en vogue du moment, Étienne Roda-Gil, de lui écrire des chansons. “Alexandrie, Alexandra” et “Magnolias forever” deviennent des tubes et Claude François devient chic. Ces derniers les esprits à jamais comme étant les dernières chansons avant sa mort. Mais, en ce jour funeste, il emporte avec lui un terrible secret, celui d’une petite fille cachée, Julie, née 10 mois plus tôt et directement donnée à l’adoption.
Comment regarder le replay du documentaire Claude François : les derniers secrets ?