par Clément Lasserre le
Le saviez-vous ? Les "Tradwives", ce modèle ménager traditionnel fait un retour en force aux USA. Cet épisode d’Enquête Exclusive est diffusé ce dimanche 13 octobre à 23:15 sur M6 et est présenté par Bernard de la Villardière. Retrouvez le replay gratuitement sur la plateforme M6+.
Modernité = tradition ?
Imaginez un monde où le féminisme n’aurait jamais existé. C’est le rêve – ou le cauchemar, selon le point de vue – que connaissent les « Tradwives », ces épouses traditionnelles américaines qui font actuellement beaucoup parler d’elles. Retour sur un phénomène sociétal qui bouscule les acquis d’un siècle de lutte pour l’égalité des sexes.
En Californie, terre progressiste s’il en est, Gretchen Adler incarne à la perfection ce mouvement controversé. À 38 ans, cette mère de famille surdiplômée a choisi de troquer une carrière prometteuse contre un tablier de cuisine. Dès l’aube, on la retrouve aux fourneaux, apprêtée comme pour un dîner mondain, préparant des petits plats maison pour sa famille. Son credo ? « Le féminisme détruit l’union familiale, je veux ramener la féminité au premier plan ». Un discours qui séduit pas moins de 20 millions d’Américains sur les réseaux sociaux.
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Un mouvement soutenu par Trump
Mais le phénomène « Tradwife » ne se limite pas à quelques influenceuses en quête de likes. Il trouve un écho retentissant dans la sphère politique, notamment auprès de Donald Trump. Le candidat républicain à la présidentielle ne cache pas son intérêt pour ce mouvement qui prône un retour aux valeurs traditionnelles.
Les « Moms for America », véritable armée de 600 000 mères au foyer, en ont fait leur cheval de bataille. Leur présidente, Kimberly Fletcher, et sa fille Cassie, sillonnent le pays pour faire entendre leur voix résolument conservatrice et anti-avortement. De l’Arizona à Washington, elles multiplient les actions coup de poing pour influencer le vote en faveur de Trump.
Convaincre le grand public
L’influence des « Tradwives » s’étend bien au-delà des réseaux sociaux et des meetings politiques. À Los Angeles, Sonja Shaw, 42 ans, s’est donné pour mission d’infiltrer les institutions scolaires. Son objectif ? Traquer ce qu’elle considère comme les « dérives » liées aux questions de genre et à l’influence de la communauté LGBT dans l’éducation.
Le mouvement séduit également au sein de la communauté afro-américaine. À Houston, Antonia Okafor, 34 ans, ancienne électrice d’Obama, a basculé dans le camp Trump. Elle va jusqu’à promouvoir le port d’armes semi-automatiques pour les femmes, organisant des défilés de mode d’un genre particulier.
Enfin, en Pennsylvanie, le couple formé par Simone et Malcom Collins pousse le concept encore plus loin. Leur solution pour « sauver l’Amérique » ? Repeupler le pays d’enfants « génétiquement parfaits ». Ces adeptes du pro-natalisme s’inspirent des idées d’Elon Musk, leur gourou autoproclamé.
Face à ce mouvement qui gagne en popularité, une question se pose : s’agit-il d’un simple effet de mode ou d’un véritable tournant sociétal ? Une chose est sûre, le débat sur la place des femmes dans la société américaine est loin d’être clos. À l’approche des élections présidentielles, le phénomène « Tradwife » pourrait bien jouer un rôle décisif dans les urnes, remettant en question des décennies de progrès en matière d’égalité des sexes.